1. Quel est votre parcours professionnel ?
1997-2000 Orthoptiste libérale à Cherbourg
2000-2001 Collaboratrice libérale à Grand
Quevilly
2001-2004 Orthoptiste salariée chez un
ophtalmo à Saumur
Depuis 2004 Orthoptiste au CHU d'Angers
2. Pouvez-vous nous présenter votre dernier travail de recherche (en
cours ou terminé) ?
J'ai récemment participé à une
recherche, menée par un interne en ophtalmologie, dans le cadre de sa thèse sur
l'étude des mouvements oculaires de patients glaucomateux pré-périmétriques.
Pour ce travail de recherche, j'ai réalisé le screening et l'enregistrement de
la vidéo-oculographie de la population de témoins.
Dans un cadre professionnel plus
centré sur l'analyse de mon activité, j'ai élaboré un projet de recherche en orthoptie
qui porte sur la faisabilité d'une vidéo-oculographie chez les patients
atteints de la maladie de Huntington. Nous sommes partis du postulat que les
mouvements oculaires se modifient au cours de l'évolution de la maladie de Huntington.
L'hypothèse de ce travail est de savoir s'il serait possible de faire un
enregistrement oculographique de ces patients et d'obtenir ainsi des données
supplémentaires de suivi pour le neurologue.
4. Pourquoi vous êtes-vous investi dans la recherche en soins ?
Mon investissement dans la recherche
en soin a pour objectif principal d'apporter une dimension scientifique à la
pratique clinique.
5. Pourquoi avez-vous choisi la voie de la recherche en soins ? Est-ce
quelque chose qui vous a toujours tenté ou bien est-ce qu'une rencontre a été
déterminante dans votre vie ?
C’est l’arrivée de mon chef de
service le Professeur Dan Miléa qui a déclenché ma curiosité pour la recherche,
et particulièrement la recherche en soins. On peut donc dire que cette
rencontre a été déterminante. Avant cela, je participais déjà de manière très
ponctuelle à des protocoles de
recherches industriels au sein de mon service.
6. Etre chercheur et professionnel de santé, cela doit donner un emploi
du temps chargé : pouvez-vous nous en donner un aperçu ?
Il ne faut effectivement pas compter
ses heures de travail, mais quand le projet est stimulant, les efforts sont
d’autant plus faciles à faire.
Le projet de recherche ne nous
occupe pas à 100% du temps de travail au CHU. Les besoins sont ponctuels et il
faut pouvoir se détacher de sa tâche de soignant. Dans une équipe, la
compréhension de nos collègues directs est capitale.
Actuellement je dispose d’une à deux
demi-journées pendant lesquelles je peux avancer mon propre projet de recherche
mais également aider d’autres projets en cours dans le service.
Le reste du temps, j’exerce mon
métier d’orthoptiste mais avec le risque d’être sollicitée régulièrement pour des
questions plus cliniques.
… Et puis, en plus de tout cela, il
ne faut pas oublier le temps passé à lire des articles scientifiques sur les
bases de données telles que PubMed.
7. Pensez-vous que la recherche en soins prend aujourd’hui un
tournant ?
J’espère... Je pense que oui, à ma
propre échelle au CHU d’Angers. Je n’ai malheureusement pas de vue globale
nationale.
8. Aujourd’hui, vous sentez-vous reconnue en tant que chercheur en
soins ? Pourquoi ?
Pas encore. Mon projet est accepté à
l’appel d’offre du CHU mais n’a pas encore démarré.
9. Pensez-vous que la recherche en soins gagnerait à être plus
médiatisée en France ?
Certainement ! Il faut aussi
que nous prenions soin de divulguer l’information aux jeunes arrivants dans nos
services.
10. Les moyens dont vous disposez vous semblent-ils suffisant ? Adaptés ?
Pour le moment oui, mais surtout
grâce à un réseau de connaissances qui m’épaule dans mon projet.
La motivation des chercheurs
participe à créer ce réseau et je compte aussi sur la Maison de la Recherche du
CHU d'Angers pour guider les plus jeunes avec moins d’expérience.
11. Que souhaiteriez-vous voir développer pour soutenir vos
travaux ?
La communication sur les projets en
cours pourrait permettre une meilleure compréhension de l’intérêt de la
recherche qui parfois semble obscure pour certains.
12. Quels sont les freins les plus forts auxquels vous avez du faire
face ?
Le poids des démarches
administratives liés à la mise en œuvre de ce type de projet !
Le nombre de démarches est important
et il faut pouvoir se dégager afin de les préparer et de s'y soumettre. Toutes
ces autorisations et demandes de déplacements nécessitent d'être entouré de
cadres de santé compréhensifs et bienveillants… La dynamique enclenchée au CHU
d'Angers va sans nulle doute permettre aux mentalités de tous d'évoluer pour
permettre un soutien plus marqué aux investigateurs paramédicaux de projets de
recherche.
13. Travaillez-vous en réseau ?
Pas personnellement.
14. Quels sont vos projets dans le domaine de la recherche en
soins ?
Pousser mes jeunes collègues motivés
par le travail en CHU à développer la recherche en soin, à monter des projets…à
chercher des idées
15. Avez-vous participé aux 1ères journées Francophones de la recherche
en soins ? Qu’en avez-vous retiré ? Une suggestion pour la prochaine
édition ?
Malheureusement non ! La spécificité de mon poste et
l'organisation du service n'ont pas permis que je puisse me libérer. J’ai
trouvé cela regrettable alors que j’étais porteuse d’un projet.
16. Le mot de la fin…
La recherche est un excellent
stimulant intellectuel !
Il faut montrer l’exemple aux jeunes
et leur donner envie…
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